LE SANG À LA TÊTE

Les grands classiques : Cycle Gilles Grangier
Ancien débardeur du port de La Rochelle, François Cardinaud est maintenant un des plus riches armateurs de la région. Mais cette réussite suscite rancoeur et jalousie. Lorsque Marthe, sa femme, quitte le foyer sans prévenir, Cardinaud voit sa vie, faite de sacrifices et de travail, se fissurer peu à peu. Rejeté de tous, il trouve du réconfort auprès de la douce Mademoiselle. La rumeur leur prête bientôt une liaison...

Grangier, Gabin et Audiard. Un an après Gasoil, le trio se réunit de nouveau, cette fois-ci autour de l’adaptation du Fils Cardinaud de Georges Simenon. L’intrigue est linéaire : l’enquête d’un homme qui cherche à comprendre pourquoi sa femme a quitté le domicile, provoquant, à La Rochelle, le "scandale Cardinaud". Issu d’un milieu modeste, François Cardinaud a gravi tous les échelons et est devenu un entrepreneur à la réussite florissante. Alors quand le vent tourne, toute la ville lui montre une certaine hostilité. Grangier – qui tourne en extérieurs à La Rochelle alors que beaucoup filment encore en studio – fait la description précise d’un milieu, observe la bourgeoisie de province à la loupe. L’atmosphère amère du Sang à la tête naît de ce réalisme quotidien filmé sur les pavés luisants du port.  Mais si le film est amer, Grangier nourrit, comme le souligne Bertrand Tavernier, un « rapport d’amitié avec ses personnages, les filme avec chaleur. »
Festival Lumière 2020